MANILLE (luzon)
Ce matin à Manille, nous faisons quelques emplettes au supermarché du coin afin de cuisiner nos spécialités philippines préférées de retour en France. Aujourd'hui il fait une chaleur épouvantable et c'est très dur de remettre jeans, chaussettes et pulls...Et oui, le voyage touche à sa fin et nous sommes de retour à la case départ. Nous partons pour l'aéroport direction Hong Kong puis Paris.
Nous n'oublierons pas de sitôt ce pays magnifique et ses habitants chaleureux, sincères, au sens de l'humour si particulier, et ayant une telle joie de vivre malgré une situation souvent précaire. Nous ne prenons pas beaucoup de risques en pariant que nous y retournerons très prochainement.
île de boracay (visayas)
Nous lézardons 3 jours sur l'île de Boracay, la plus touristique du pays (mais très peu de touristes européens : les 4/5 èmes sont asiatiques ). Sa fréquentation est amplement justifiée : la plage principale (White Beach) est immense avec ses 2 KM de sable blanc ( on dirait de la farine ), quant à l'eau c'est une immense piscine où tous les bleus possibles sont représentés. L'ambiance est très décontractée sous les cocotiers, les restos sont excellents (l'avantage du côté touristique) et les bars branchés ne manquent pas : nous avons testé des cocktails d'enfer aux noms les plus improbables du style " Sex on the beach" ou encore "Adios mother fucker ", sans parler du "Kamikaze".
cebu city - île de cebu (visayas)
Aujourd'hui c'est le retour à la civilisation avec une journée de transit à Cebu City (900 000 habitants, 2ème ville du pays) avant notre envol pour Boracay. Nous profitons de l'après-midi pour découvrir les vestiges anciens de l'époque coloniale espagnole, et notamment le Fort San Pedro (1565), la Croix de Magellan (1521) et l'église de Santo Nino (1602) où la ferveur religieuse des Philippins n'est plus à démontrer.
Fort San Pedro
Croix de Magellan
En face de l'église de Santo Nino
île de Calangaman (visayas)
île de Malapascua (visayas)
Après 1H30 de speedboat entre Bohol et Cebu, puis 4 H de bus conduit par un chauffeur fou furieux (le temps d'une pause pipi lors du trajet, Seb s'est fait demander en mariage !!! ), puis 40 mn de banca, nous arrivons sur la petite île de Malapascua au nord de l'île de Cebu.
Nous passons 4 jours hors du temps à bourlinguer à pied autour de cette île fantastique à tous points de vue : nombreuses plages de sable blanc, eau chaude et limpide, superbes villages de pêcheurs, un petit phare, cocotiers recouvrant toute l'île, et surtout pas de routes, pas de voitures et très peu de touristes. Des rencontres des plus chaleureuses avec les locaux qui bichonnent leurs coqs pour le combat du dimanche. Une ambiance des plus joyeuses à la guesthouse dont l'équipe bat celle d'El Nido à plate couture lorsqu'il s'agit de rigoler ! Dégustation de fruits de mer et de mangues juteuses les pieds dans le sable, toujours entourés de la bande de clébards de la patronne, très affectueux (mais surtout très gourmands !), et parfois d'une ribambelle de gamins du village voisin, très amicaux et émerveillés par la couleur de nos cocktails.
Un vrai coup de coeur et beaucoup de mal à quitter ce petit paradis.
La nationale de Malapascua
Pas un seul touriste...
Coqs avant le combat
île de bohol (visayas)
Après un vol sur la compagnie low cost " Cebu Pacific " au départ de Puerto Princesa et à destination de Cebu dans l'archipel des Visayas, nous sautons immédiatement dans un speedboat pour 1H30 de navigation vers l'île de Bohol.
L'île est connue pour ces "Chocolate Hills" : une formation naturelle impressionnante composée de 1268 petites colines aux dômes parfaitement arrondis, appelés ainsi car elles prennent une couleur chocolat vers mars/avril. Nous les découvrons toutes vertes en cette saison car l'herbe qui recouvre leur sommet n'est pas encore grillée par le soleil. Un conseil précieux pour les amateurs de photos : ne vous faites pas avoir comme nous, il faut impérativement venir sur ce site l'après-midi car le matin c'est un contre-jour assuré du viewpoint. L'île est également célèbre pour ses Tarsiers, des minuscules primates ressemblant à E.T. avec des yeux énormes par rapport à la taille de leur tête. Trop mignons, de véritables petites peluches... Voilà pour les visites sympas qui méritent vraiment le détour.
La suite de la journée sera plus en demi-teinte (et pourtant nous sommes bon public !) : balade en bateau sur la rivière Loboc entre cascades et palmiers. L'eau n'est malheureusement pas d'un beau vert aujourd'hui mais plutôt marron car il a plu la veille. Cette excursion est un bel attrape-touriste : la balade est chère, trop courte pour le prix, la rivière est envahie par de gros bateaux-restaurants et les orchestres qui vont avec... Des locaux installés sur des plates-formes flottantes jouent de la musique et dansent lorsque l'on s'approche d'eux (Disneyland!). De plus nous doutons de l'origine exacte de leurs compositions qui ne sonnent pas très "culture locale"... Bref ce n'est pas le charme des backwaters du Kerala en Inde ! Nous continuons notre visite de Bohol vers la plage d'Alona Beach sur l'île de Panglao plus au sud : bof... bof... à part la dégustation d'un délicieux bangus grillé, pas de grandes surprises : une plage trop construite, trop de touristes... nous décidons d'écourter notre séjour sur Bohol pour rejoindre l'île de Malapascua avec un jour d'avance.
Eglise de Baclayon (1595)
Chocolate Hills
Tarsiers
Rivière Loboc
Bangus grillé et bière nationale San Miguel
port barton (palawan)
Après avoir séjourné dans la pittoresque et très paisible (voire endormie) baie de Port Barton, nous partons pour Puerto Princesa par la route (enfin un gros chemin boueux durant les premières heures..), où nous passons notre dernière nuit sur Palawan avant de nous envoler vers un nouvel archipel philippin. Le temps est un peu couvert lors de notre départ de Port Barton, mais à notre arrivée à Puerto Princesa, la capitale de Palawan, nous nous retrouvons sous une pluie battante et ininterrompue. Pas de regrets, rien de bien intéressant à visiter dans la ville-même.
Palawan restera pour nous la beauté à l'état pur , une nature généreuse, très sauvage (hors des sentiers battus) et , cerise sur le gâteau, faiblement touristique (peu d'infrastructures).
Mais un tel émerveillement se mérite, parfois au prix de douloureuses expériences, si l'on en juge la cinquantaine d'impressionnantes piqûres de mouches des sables ( 100 fois pires que les moustiques !) qu'a récolté Seb en quelques secondes ! Ceux qui en ont déjà été victimes compatiront... (nuit blanche, antihistaminiques...). Nous tairons le nom de l'île où cela s'est produit pour ne pas lui faire de mauvaise pub car elle est magnifique. Sans parler du mal de mer omniprésent et inévitable (toujours Seb, le pauvre...) si l'on totalise le nombre d'heures passées sur les bancas.
Sur Palawan, paradis ne rime pas avec facilité et c'est tant mieux car le jeu en vaut vraiment la chandelle !
île de cacnipa (palawan)
A 4 H de banca d'El Nido , nous atteignons l'île de Cacnipa et son unique guesthouse de charme avec seulement 10 bungalows (encore !) dans un très beau jardin fleuri faisant face au lagon. Encore un endroit paradisiaque coupé du monde.
Depuis notre arrivée à Palawan, nous faisons une véritable cure de fruits de mer et de poissons : crabe, bangus (poisson de lait, spécialité des Philippines), gambas émormes, thon frais, calamars... tout y passe !
archipel de bacuit (palawan)
Durant ces deux jours nous cabotons dans les îles de l'archipel de Bacuit, telles Mantiloc, Miniloc, Tapuitan, Snake island, etc... Nous avons vraiment l'impression d'être au bout du monde : des paysages dignes des films de pirates, des îles rocheuses de marbre noir dissimulant des plages secrètes de sable blanc et des lagons cachés (où l'on accède uniquement à la nage par une fissure creusée naturellement dans la roche), des grottes ressemblant à des cathédrales, une végétation luxuriante, et des fonds sous-marins de toute beauté que nous explorons en masque, palmes et tuba. Que demander de plus ? ... De délicieux barbecues de poissons préparés par notre capitaine Buddi sur de minuscules plages isolées sous les cocotiers ! Nous sommes seuls au monde... Un vrai rêve.
Buddi
Snake island
Small lagoon - Miniloc - Accès à la nage par une fissure creusée naturellement dans la roche
corong corong (palawan)
Corong Corong est un gros village de pêcheurs au bord d'une longue plage, tout ce qu'il y a de plus authentique : petites cabanes aux toits de palmes enfouies sous les cocotiers, bancas aux couleurs chatoyantes sur le sable, enfants jouant avec des pneus de motos... Notre guesthouse est la seule sur cette plage, elle a une très belle vue sur les couchers de soleil et sur l'archipel de Bacuit. La jeune équipe qui s'en occupe est vraiment naturelle et détendue (bonjour les éclats de rires au moment du repas !). A quelques pas de la guesthouse, nous avons rencontré Buddi, 32 ans qui s'est proposé d'être notre capitaine pour les deux prochains jours de balade dans les îles.
El Nido (palawan)
Même coucou pour rejoindre El Nido plus au sud après 45 mn de vol au départ de Busuanga et un atterrissage un peu sportif (ça souffle dur !) sur une piste en terre battue.
La petite ville d' El Nido est adossée à d' immenses falaises de marbre noir et ouverte sur une large baie. Nous faisons une petite balade de reconnaissance dans ses pittoresques ruelles, l'ambiance y est plutôt paisible et détendue, mais la plage n'est pas terrible du tout (encore moins à marée basse), de plus elle abrite quasiment toutes les guesthouses de la ville et fait du coup un peu ghetto à touristes. En fait, El Nido est surtout le point de départ pour visiter l'archipel de Bacuit et ses petites îles paradisiaques à la journée. Nous ne séjournerons pas 3 nuits dans ce ghetto et préférons établir notre camp de base à 1 KM plus au sud au village de pêcheurs de Barangay Corong-Corong.
Aéroport d'El Nido
île de coron - archipel des calamianes (palawan)
A une heure de banca de Sangat, nous avons découvert l'irréelle île montagneuse de Coron et ses magnifiques lacs intérieurs couleur émeraude tels le lac Cagayan (eau douce) et le lac Barracuda (eau salée), cernés de falaises de marbre noir aux pics acérés et recouverts par une jungle très dense. Avons fait du snorkeling dans de fabuleux lagons jumeaux cachés (uniquement accessibles en plongeant sous une faille rocheuse) , puis pique-nique sur une plage désertique. Nous rêvons les yeux ouverts...
Lac Cagayan
Lac Barracuda
Plage bondée
Notre banca
Entrée des lagons jumeaux, pour découvrir l'autre côté, il faut plonger...
île de sangat - archipel des calamianes (palawan)
île de busuanga - archipel des calamianes (palawan)
Ca y est nous voici enfin dans les îles après une heure de vol au départ de Manille, dans un petit coucou de 19 places où nous avons été pesés tout comme nos bagages ! Nous sommes arrivés sur l'île de Busuanga au nord de Palawan. L'aéroport, minuscule, est ouvert aux 4 vents. Pour rejoindre Coron City (la capitale) et son port, nous prenons place dans une jeepney qui traverse l'île du nord au sud en pleine cambrousse et au milieu des troupeaux de vaches ! Arrivés au port, nous embarquons dans notre première Banca ( bateau à balancier ) en direction de l'île de Sangat par une mer assez agitée. C'est parti pour le cabotage entre les îles...
Vol de Manille à Busuanga
Coron City
Baguio (luzon)
Après la nuit passée a Bontoc, embarquons à 5 H du mat' dans un bus local bien pourri à destination de Baguio. 6H de périple sur la route escarpée de la cordillère et donc pas une seule ligne droite.
Cet après-midi, visite de l'immense marché local de Baguio. Très vivant, hyper coloré et sans aucun touriste, un endroit comme on les aime. Nous en avons profité pour déguster de délicieuses fraises (en plein mois de janvier !) qui sont très réputées dans la région et dont c'est la pleine saison. Baguio se situe à 1500 m d'altitude, c'est la capitale d'été des Philippins qui viennent ici pour fuir la fournaise de Manille.
Le lendemain nous partons une fois de plus a 5 H du mat pour retourner une nuit à Manille avant l'envol vers la grande Île de Palawan. Les transports ici sont très fatigants, les levers très matinaux (entre 4 H et 5 H), les treks très sportifs, si bien que le soir c'est coucher à l'heure des poules ! Mais bon, c'est un rythme qui nous convient parfaitement.
6 H de route de montagne serrés comme des sardines entre Bontoc et Baguio
Vendeuse d'oeufs et de poissons sechés au marché de Baguio
Saucisses de toutes sortes
C'est la saison des fraises...
... et des mangues
Jeepneys aux abords du marché
sagada (luzon)
Ce matin, nous quittons Banaue en Jeepney pour Bontoc plus au nord accompagnés d'autres routards (américains, suédois, anglais...) tous plus bavards et bruyants les uns que les autres.. Pas une seule seconde de silence... insupportable ! Tout le monde s'écoute parler, nous préférons admirer le beau paysage plutôt que de participer à cet étalage de "j'ai tout vu, j'ai tout fait " (oui, nous sommes des sauvages !) 2H30 de piste montagneuse défoncée à 20 KM/H de moyenne, traversant dans les nuages un col a plus de 2500 m d'altitude. A peine arrivés, juste le temps de déposer nos sacs a dos dans une guesthouse, et nous sautons dans une autre jeepney pour Sagada. Par 2 fois nous tomberons en panne (vite reparées car les chauffeurs de ces engins sont les rois de la bricole ). Montée vertigineuse à 1500 m d'altitude jusqu'au village montagnard aux maisons colorées.
La nature ici est fantastique avec des canyons, de nombreux pitons rocheux, des pins géants et d'immenses grottes souterraines... Mais les rites funéraires et les cercueils disséminés dans la nature sont la raison principale de notre visite à Sagada. Nous décidons, comme à Banaue, d'utiliser les services d'un guide pour l'après-midi afin de ne pas nous perdre, d'autant que les chemins sont du style " tu trébuches, tu meurs", plusieurs touristes en ont d'ailleurs déjà fait les frais. Certains cercueils sont empilés les uns sur les autres par centaines à l'entrée de la grotte de Lumiang , à l'intérieur on peut même voir des ossements. D'autres sont suspendus à flanc de parois rocheuses notamment dans Echo Valley. L'esprit du défunt ne peut pas se libérer si le cercueil se trouve sous terre. La balade est loin d'être une sinécure avec sa succession de montées, de descentes et d'escalades durant tout le parcours, mais ces 2H30 de suées valent vraiment le coup. Absolument fantastique !
Le coup de la double panne entre Bontoc et Sagada
Entrée de la grotte de Lumiang
Cercueils suspendus
trek batad - bangaan (luzon)
Réveil tonitruant au chant des coqs et aux cris des cochons. La beauté et la sérénité du lieu tranchent avec les us et coutumes ancestraux des Ifuagos : ils ont été de redoutables coupeurs de têtes il y a quelques décennies encore... par contre ils mangent toujours du chien (même si c'est illégal), sacrifient des animaux pour apaiser les dieux et décorent leurs maisons de crânes de divers animaux ! Nous aurons appris toutes ces choses grâce a notre adorable compagnon de route, Gideon qui nous mènera ensuite à l'ultime village de notre trek, celui de Bangaan.
Le soleil se lève sur Batad
Le petit village de Bangaan
banaue (luzon)
L'après-midi, en tricycle (genre de side-car) et toujours en compagnie de Gideon, nous admirons les rizières de Banaue (vieilles de 2000 ans et s'élevant à 1500 m) de différents points de vue... toujours aussi époustouflantes ! Vraiment uniques au monde (elles sont quand même tenues pour la 8e merveille du monde et classées à l'Unesco). A la différence de celles de Batad, construites en pierres, celles-ci sont faites de boue.
Nous faisons ensuite un peu de shopping dans le village et craquons pour un crâne de singe !En soirée, quel bonheur de faire sa toilette et de se brosser les dents après 3 jours cracras !
trek kinakin - cambulo - batad (luzon)
Après 9 h de bus de nuit (frigorifique car clim au max) , nous voici au nord de l'île de Luzon et plus précisément a Banaue (à 1200 m d'altitude, dans la cordillère centrale) où l'on peut admirer les plus belles rizières en terrasses du monde.
A peine débarqués du bus et après avoir trouvé une guesthouse où nous laissons nos gros sacs à dos, nous partons pour 2 jours de trek (de près de 30 KM) à travers des paysages époustouflants, des villages Ifugaos (tribu) au milieu de montagnes couvertes de jungle et de rizières en terrasses vertigineuses. Nous avons bien fait de prendre un guide (Gideon) pour une fois car ce parcours de randonnée est très dangereux et pas toujours facile à suivre. Nous avons parfois marché sur les rebords des rizières surplombant le vide. De grandes frayeurs parfois, bonjour le vertige, d'autant que les cailloux sont souvent très glissants. Serge a d'ailleurs testé la profondeur des rizières jusqu'à mi-mollet !
Les petits villages comme Cambulo au centre des rizières, uniquement accessibles à pied (il faut 4 H aux habitants pour se rendre au marché une fois par semaine !), sont vraiment charmants avec leurs petites églises en bois, leurs écoles et leurs maisons aux toits de chaume sous les cocotiers. Le summum de la journée sera l'arrivée sur les hauteurs du village très isolé de Batad après 6 H de marche ! Nos efforts seront largement récompensés par la vision vertigineuse et magique de ce lieu hors du temps. Un véritable amphithéâtre sculpté de rizières en terrasses faites de pierres (remplies d'eau à cette époque de l'année). Absolument fabuleux, et d'autant plus fantastique que nous avons passé la nuit dans cet endroit peu touristique avec une vue imprenable de notre guesthouse. Un véritable enchantement... par contre nous écrasons dès 18 H car la nuit précédente a été plutôt moyenne dans le bus.
Ecole de Cambulo
Arrivée sur les hauteurs de Batad